Quand on est amené à travailler avec des enfants qui sont en difficulté face à la lecture. Il faut trouver des lectures adaptées à leur situation : Autisme, troubles du développement ou encore la dyslexie constituent autant de handicap pour accéder au texte et aux histoires.
Dans mon enfance, il n’y avait pas de livres adaptés aux dyslexiques. Ma grande sœur souffrait de dyslexie. On peut le qualifier de souffrance. D’autant plus quand on souffre, de ce mal mystérieux au nom imprononçable.
De nos jours, les petits dyslexiques ont la chance d’avoir des collections dont le graphisme respecte leur façon de lire.
Dans cette veine, je voudrais vous présenter « Poule Rousse » aux éditions Lescalire.

Nous voilà devant une adaptation du célèbre conte de la poule rousse. Pour ceux qui ne la connaissent pas, je vous fais le résumé.
Un jour, une poule rousse trouve des grains de blé. Elle demande l’aide de ses amis le chat, le canard et le cochon pour les planter. Invariablemment, les autres refusent, préférant de loin se reposer. Alors elle et ses poussins vont unir leur force pour faire pousser le blé, le moudre et en faire de la farine.
Le jour où ils récoltent le fruit de ses efforts, ses amis demandent un morceau du gâteau qu’elle a préparé. La poule refuse et va manger son gâteau avec ses poussins.
Ce grand classique de la littérature jeunesse, est reprit dans de nombreuses versions. Celle-ci mérite que l’on s’y attarde par son adaptation ingénieuse aux problèmes des dys.
L’histoire est séparée en deux pages. La première est celle liée au texte. Chaque mot est illustré par un pictogramme. Ci-dessous on peut voir les personnages principaux.

Dans la seconde page, nous pouvons voir l’illustration de la scène.

Pourquoi la disposition est-elle intéressante ?
Tout d’abord le texte et l’image sont séparés. Cela permet de fixer l’attention sur le texte ou bien sur l’image. Ainsi, on peut lire l’histoire sans montrer le texte et conserver le texte pour une lecture seule ou une lecture accompagnée.
Les pictogrammes quant à eux sont très utiles pour illustrer qui sont les personnages et à quoi correspond la zone de texte que l’enfant doit intégrer. Ils sont très utilisés dans les classes ULIS, UE et IME. (Classes recevant les enfants qui ont des difficultés fortes d’apprentissages et de comportement) Les éducateurs se servent de ces pictogrammes pour communiquer avec les enfants qui ne le peuvent pas, rappeler les bons gestes à avoir…
De par ma carrière et ma vie personnelle, j’ai souvent pu constater leur bénéfice.
Ici, cette technique permet de lier le texte et la voix. L’enfant peut visualiser le mot ou le groupe

de mots, et comprendre par le pictogramme à quoi cela correspond.
Dernier point fort l’espace. L’interlignage pour un dys est fondamental. Il faut comprendre que l’oeilse perd et la concentration aussi, dès que les lignes sont trop rapprochés.
Je vous conseille fortement cet ouvrage et par la même occasion cette maison d’édition. Leur travail est soigné et on ressent une bonne connaissance des problèmes de fond. Chapeau !
J’en profite pour remercier l’équipe de l’UE de l’école Pauline Kergomard à Bergerac, pour la découverte de ce livre (Merci Bérénice ^^) et pour le partenariat que j’ai eu avec elle ces deux dernières années. 🙂
