
À partir de 11 ans, bon lecteur.
Alma vit au cœur de l’Afrique avec ses parents et ses deux frères. Elle est très proche du plus jeune Lam. Ils passent leurs journées ensemble à parcourir la brousse. Pour lui, elle invente des histoires. Elle lui décrit un horizon qu’aucun des deux ne connaît. « Là-bas… » C’est comme ça qu’elle nomme le monde au-delà de leur cocon. Sauf que Lam a soif de découverte. Il veut aller découvrir ce qu’il y a « là-bas ».
Un jour Alma découvre un drôle de Zèbre, sans rayures et pas farouche avec les humains. Elle passe un long moment à l’apprivoiser. Il est son secret, elle l’appelle Brouillard. Elle sent que l’animal ne vient pas de la vallée, il vient de là-bas.
Elle garde sa découverte pour elle. Car ses parents craignent le monde extérieur. Elle peut voir dans leurs yeux une histoire qu’elle ne connaît pas. Un mystère effrayant, que ses parents chassent comme un nuage au-dessus de leurs têtes.
Un jour elle partage son secret avec Lam. Le garçon est fasciné par Brouillard. Un matin Lam disparaît avec lui. Et c’est le début d’une aventure dangereuse qui va tous les entraîner sur les chemins tortueux du monde. Arriveront-ils à se retrouver ?
Ce roman est fantastique. J’ai toujours beaucoup aimé l’écriture de Fombelle. Qui au-delà de l’écrivain à la plume d’un conteur. On peut sentir la trame dramatique se dessiner dès les premières pages du récit. Ensuite, on est emporté avec les personnages.
Ce roman est prenant parce qu’il touche un sujet extrêmement sensible, celui de la traite des esclaves. Fombelle nous décrit avec l’histoire d’Alma le mécanisme de ce marché inhumain. De la signature du contrat avec un marchand de La Rochelle, à la préparation du bateau durant le voyage, en passant par la capture des prisonniers vendus par leurs voisins et nous conduit vers le long voyage jusqu’en Amérique.
Nous assistons impuissants à la capture des protagonistes, entassées dans les cales des bateaux. Traités moins bien que des animaux. Rongés par la maladie et le désespoir. Nous entrons dans la vie de ceux qui ont tout perdu, jusqu’à leur nom, pour le profit des autres.
Malgré tout, ce n’est pas un livre sombre que nous donne l’auteur. C’est bien un roman d’aventure, qui sent la mer et la poudre à canon. Qui sent le mystère et le trésor disparu. L’auteur a la délicatesse pour accompagner son lecteur dans son voyage. Il raconte les mauvais traitements, les privations de liberté, mais il ne va pas trop loin dans la cruauté. Protégeant ainsi son jeune public.
Ce qui fait d’Alma un excellent moyen de faire découvrir cette sombre partie de l’histoire. C’est un premier volume incroyable. Alors prenez la mer !