Il était une fois deux frères. L’aîné avait fait fortune, le deuxième vivait modestement. Le premier avait sept garçons, le second sept filles.

Tous les matins, les frères se croisaient et tous les matins, le premier, dédaignait les filles de son frère. Un jour, alors que les enfants avaient grandi, la plus âgée des filles du second s’irrita des paroles de son oncle. Elle lui lança un défi. Dans un an et un jour, celui qui d’entre son fils et elle ramènera le plus de richesses, aura gagné.

Son oncle accepte sans hésiter. Plus riche, mieux préparé, son fils reviendra forcément vainqueur. Mais c’est sans compter sur l’intelligence de sa nièce.

Ce conte est assez hors normes. Ici point de petites ingénues qui attend le prince charmant en balayant le carrelage. La jeune femme est forte et intelligente. Elle évolue dans un monde d’hommes. Un univers où sa place sociale est celle d’un fantôme.

Pourtant, pour relever son audacieux pari, elle part rencontrer un seigneur qui déteste les femmes, en se faisant passer pour un homme. Grâce à la sagesse et la ruse, elle va réussir à gagner son respect et changer son état d’esprit.

J’ai particulièrement apprécié la lecture de ce texte. L’image de cette jeune fille était profonde. La résonance de son personnage emplissait la pièce de sa présence, au fur à mesure de ma lecture. On pouvait presque la sentir parmi nous. La jeune fille, qui n’a pas de nom dans le récit, a beaucoup impressionné les enfants. Créant, j’en suis certaine, un modèle féminin pour eux.

Soutenu par une illustration fine et douce, le texte prend toute son ampleur.

Attention, ceci n’est pas une histoire pour les plus jeunes. Nous avons là un conte initiatique. C’est un récit long, avec un vocabulaire très riche. Ce texte s’adresse à des enfants à partir de 9 ans. Il apporte la matière pour ouvrir le débat sur la parité, la place de la femme dans la société et le respect de ses droits.